Il est 2h, je rentre à la maison. Il fait sombre, une seule petite lampe fait office de veilleuse dans la grande pièce. Fourbu, je me laisse tomber sur le canapé. Je regarde le plafond en silence. Encore un moment et je repartirai.
Derrière moi, elle dort en silence. Son visage se fait encore plus enfantin quand elle a les yeux fermés. Elle est partie, très loin d’ici. Peut-être de retour au pays.
Je prends un journal qui traîne près de moi et je commence à le feuilleter. Le frottement des pages la réveille. Elle se lève de manière subite et s’élance d’un pas léger vers la cuisine. Je l’observe sans dire un mot.
Elle met du lait dans une casserole qu’elle place sur la plaque électrique. Puis elle sort deux tranches de pain de mie, y place un peu de jambon et un bout de fromage.
Elle vient me rejoindre sur le canapé et soupire : « C’est dur la vie en France. » Je hoche la tête. Elle engouffre le frugal sandwich dans sa bouche, fixant le mur devant elle.
Elle se relève et avale son lait chaud en cuisine. Puis elle regagne le lit. « Bon courage… », me souffle-t-elle avant de se blottir sous la couverture.
Il est 4h30, je sors de la maison.